le corps. Sommes‑nous d’accord sur ce point, ou non ?
Soit, si tu veux.
Donc si la régularité et l’ordre règnent dans une maison elle est bonne ; si c’est le désordre, elle est mauvaise.
J’en conviens.
N’en est‑il pas de même d’un vaisseau ?
Si.
N’en disons‑nous pas autant de nos corps ?
Certainement.
Et notre âme ? Sera‑t‑elle bonne si elle est déréglée, ou si elle est réglée et ordonnée ?
D’après ce que nous avons dit précédemment, c’est la deuxième hypothèse qui s’impose.
Et dans le corps, quel nom faut‑il donner à l’effet que produisent la règle et l’ordre ?
Tu veux parler sans doute de la santé et de la force ?
Oui. Et à l’effet que la règle et l’ordre produisent dans l’âme, quel nom lui donnerons‑nous ? Essaye de le trouver et dis‑le‑moi, comme tu l’as fait pour le corps.
Pourquoi ne le dis‑tu pas toi-même, Socrate ?
Je le dirai, si tu le préfères. De ton côté, si tu approuves ce que je vais dire, conviens‑en ; sinon, réfute‑moi et arrête‑moi. Pour moi, il me paraît que le nom de sain convient à l’ordre qui règne dans le corps et que de là vient la santé, ainsi que toutes les autres qualités physiques. Est‑ce exact, ou non ?