être
donnée comme définition de la raison par celui qui définit la science une opinion juste accompagnée de raison.
Tu m’en fais souvenir à point : il en reste une en effet. La première était pour ainsi dire l’image de la pensée dans la parole ; la seconde, qui vient d’être discutée, la marche vers le tout par la voie des éléments ; mais la troisième, quelle est-elle, selon toi ?
C’est juste la définition que la plupart des gens donneraient : c’est de pouvoir fournir une marque qui distingue l’objet en question de tous les autres.
Pourrais-tu me rendre ainsi raison de quelque objet ?
Oui, du soleil, par exemple. Je pense que tu seras satisfait, si je te dis que c’est le plus brillant de tous les corps célestes qui tournent autour de la terre.
Parfaitement.
Ecoute pourquoi j’ai dit ceci. C’est, comme je viens de m’en expliquer, que, si tu saisis dans chaque objet ce qui le distingue des autres, tu en saisiras, selon quelques-uns, la raison ; mais tant que tu n’atteins qu’un caractère commun, tu n’auras la raison que des objets auxquels ce caractère est commun.
THÉÉTÉTE
Je comprends, et il me paraît qu’on fait bien d’appeler cela la raison des choses.
Mais si, avec une opinion droite sur un objet quelconque, on saisit encore ce qui le distingue des autres, on aura la science de l’objet dont on n’avait auparavant que l’opinion.
Nous ne craignons pas de l’affirmer.
Maintenant, Théétète, que j’en suis venu à regarder de près cette affirmation, comme une peinture e