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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/115

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NOTICE SUR L’AULULAIRE.


Ce nom d’Aululaire signifie proprement la comédie à la marmite[1], comme Asinaire la comédie aux ânes. C’est en effet autour de la marmite où le vieil avare Euclion a caché son trésor, que se concentre l’intérêt de la pièce. La marmite de Plaute est la cassette de Molière ; le quiproquo entre le père et l’amant, l’un entendant la cassette quand l’autre parle de la fille, est le même chez les deux comiques. Mais dans la conception générale comme dans les détails, Molière n’a pas suivi d’aussi près que dans Amphitryon les traces du vieux poète romain. La Harpe a raison de donner la palme à la pièce française ; mais sa critique de la comédie latine n’en est pas moins singulièrement injuste. Il triomphe surtout à propos du dénoûment ; mais ce dénoûment, on le sait, est l’œuvre d’Antoine Codrus Urcéus, professeur de littérature à Bologne ; la première édition qui le contienne est celle de 1500 : celui de Plaute n’était pas venu jusqu’à nous.

M. Naudet paraît conjecturer avec raison, d’après les boutades de Mégadore contre le luxe des femmes, que la comédie de Plaute doit avoir coïncidé, ou à peu près, avec la présentation de la loi Oppia (194 av. J.-C), après la seconde guerre Punique. Plaute avait, à cette époque, une trentaine d’années.

Le sujet de l’Aululaire est-il un sujet grec ? ou Plaute l’a-t-il tiré de sa propre imagination ? On ne sait rien de

  1. De aulula ou ollula, diminutif de olla ou aula.