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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/165

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ΒACCHIS I. Eh bien ! allez ; c’était pour vous, ce que j’en faisais. Le militaire l’emmènera, et vous ne nous défendrez pas, puisque ce n’est pas votre idée.

PISTOCLÈRE. Suis-je donc assez lâche pour avoir sur moi si peu d’empire ?

BACCHIS I. Que craignez-vous ?

PISTOCLÈRE. Plus rien ; je m’abandonne ; je suis à vous, à votre service.

BACCHIS I. Bravo ! Voici maintenant ce qu’il faut que vous fassiez. Je veux donner aujourd’hui à ma sœur un dîner d’adieu ; je vais vous faire apporter de l’argent ; vous aurez soin qu’on nous prépare un repas des plus fins.

PISTOCLÈRE. J’en ferai les frais ; car je serais honteux si vous vous mettiez en dépense à mon occasion, et pour m’obliger.

BACCHIS I. Non, je ne veux pas qu’il vous en coûte rien.

PISTOCLÈRE. Laissez-moi faire.

BACCHIS I. Faites alors, puisqu’il vous plaît ainsi. Mais hâtez-vous, n’est-ce pas ?

PISTOCLÈRE. Ce sera plus vite fait que de cesser de vous aimer. (Il sort.)

BACCHIS II Tu me régales bien à mon arrivée, ma sœur.

BACCHIS I. Que veux-tu dire ?

BACCHIS II. Eh ! voilà, si je ne m’abuse, un beau poisson dans tes filets.

BACCHIS I. Il est à moi. Maintenant, ma sœur, je vais m’occuper de toi et de ton Mnésiloque ; il vaut mieux que tu trouves l’argent ici, plutôt que de partir avec ton militaire.

BACCHIS II. Je le voudrais bien.

BACCHIS I. J’en fais mon affaire. Mais l’eau est chaude, rentrons, tu prendras ton bain ; après une traversée, tu dois te sentir mal à l’aise.

BACCHIS II. Un peu, ma sœur. D’ailleurs je ne sais qui vient de notre côté en criant à pleine tête. Retirons-nous.

BACCHIS I. Viens donc te coucher un moment ; cela te délassera.



SCÈNE II. — LYDUS, PISTOCLÈRE.


LYDUS. Voici déjà quelque temps que je vous suis sans rien dire, Pistoclère ; je tâche de voir ce que signifie cet équipage. Car, les dieux me pardonnent, un Lycurgue même pourrait se laisser séduire en ces lieux. Où allez-vous maintenant tout droit/ avec cet attirail ?