à mes prières, ne vous emportes pas ainsi contre les coupables.
NICOBULE. Arrière ! ou sinon, toute câline que tu es, je t’arrange…
BACCHIS I. Je supporterai tout. Je ne crains pas que vos coups me fassent du mal.
NICOBULE. Hum ! la langue dorée ! c’est pour moi que j’ai peur.
BACCHIS II, montrant Philoxène. Celui-ci du moins est plus pacifique.
BACCHIS I, à Nicobule. Allons, allons, entrez avec moi, et, si vous le voulez, vous tancerez votre fils.
NICOBULE. Lâche-moi, coquine !
BACCHIS I. Laissez-vous fléchir par mes prières.
NICOBULE. Que je me laisse fléchir, et par toi !
BACCHIS II, montrant Philoxène. Bien certainement, celui-ci ne me refusera pas.
PHILOXÈNE. Refuser ! au contraire, c’est moi qui te prie de m’emmener chez toi.
BACCHIS II. Qu’il est gentil !
PHILOXÈNE. Mais sais-tu à quelle condition je me laisserai emmener ?
BACCHIS II. Que je me donné à toi ?
PHILOXÈNE. C’est justement tout ce que je désire.
NICOBULE. J’ai vu bien des vauriens, mais vous êtes pire qu’eux tous.
PHILOXÈNE. C’est mon caractère.
BACCHIS I. Venez, venez avec moi ; vous trouverez bonne chère, bons vins et parfums.
NICOBULE. Grand merci de vos repas ; j’ai été régalé de façon à n’avoir plus rien à souhaiter. Mon fils et Chrysale m’ont escroqué quatre cents philippes, et quand je devrais en gagner autant, je ne renoncerais pas à mettre à la torture ce pendard d’esclave.
BACCHIS I. Et si l’on vous rendait la moitié de votre argent, ne viendriez-vous pas avec moi, ne leur pardonneriez-vous pas ?
PHILOXÈNE. Si fait.
NICOBULE. Pas du tout ; je ne veux pas… que m’importe ?… laissez-moi… j’aime mieux les punir tous les deux.
PHILOXÈNE. Eh ! pauvre homme, n’allez-vous pas perdre par votre faute les heureux moments que les dieux vous donnent !