Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/269

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OLYMPION. Un.

CHALINUS. C’est une injustice, vous l’avez servi avant moi.

STALINON, à Chalinus. Tiens, voilà pour toi.

CHALINUS. Donnez… Mais un instant ! il me vient une idée. Voyez s’il n’y a pas un autre sort au fond de l’eau[1].

STALINON. Coquin, me prends-tu pour un drôle de ta sorte ?Il n’y en a pas ; tiens-toi en paix.

CHALINUS, au moment de jeter son sort dans l’urne. Que la fortune me soit propice, (à Olynipion) et que la peste t’étouffe.

OLYMPION. C’est ce qui t’arrivera à toi-même ; je connais ta piété. Mais un moment : ton sort est-il sur un morceau de peuplier où de sapin ?

CLÉOSTRATE. Qu’est-ce que cela peut te faire ?

OLYMPION. Eh ! je crains qu’il ne surnage.

STALINON. Bon ! regarde… Allons, jetez les sorts, vite… C’est bien. Femme, remue-les.

OLYMPION. Je ne m’en rapporte pas à votre femme.

STALINON. Sois tranquille.

OLYMPION,. Elle ensorcellera les sorts, si elle y touche.

CLÉOSTRATE. Tais-toi.

OLYMPION. Je me tais. Fassent les dieux…

CHALINUS. Que tu portes en ce jour le carcan et la chaîne.

OLYMPION. Que le sort me soit favorable.

CHALINUS. Qu’on te pende par les pieds.

OLYMPION. Qu’on te mouche à te faire sortir les yeux par le nez. Que crains-tu ? ta corde doit être déjà prête. Tu as perdu.

STALINON. Attention, je vous prie.

OLYMPION. Je me tais.

STALINON. Maintenant, Cléostrate, pour que tu ne puisses pas dire ni même supposer que j’ai triché, je m’en remets à toi : tire toi-même.

OLYMPION, à Stalinon. Vous me perdez.

CHALINUS. Il y gagne.

CLÉOSTRATE, à Stalinon. Merci.

CHALINUS, à Olympion. Je prie les dieux que ton sort se soit enfui de l’urne.

OLYMPION. Oui-da ! parce que tu es fugitif, tu souhaites que tout le monde te ressemble. Et plaise au ciel que ton sort, à toi,

  1. On remplissait d’eau l’urne où on jetait les sorts, afin que l’œil ne pût pas les distinguer.