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Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 1.djvu/97

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en me donnant pour Sauréa ! J’avais assez de peine à ne pas éclater de rire, quand il reprochait à notre rustre de n’avoir pas eu confiance en moi, parce qu’il ne se trouvait pas là. Et quelle présence d’esprit à m’appeler toujours l’intendant Sauréa !

LIBAN. Attends.

LÉONIDAS. Qu’est-ce ?

LIBAN. N’est-ce pas Philénie qui sort ? Argyrippe est avec elle.

LÉONIDAS. Chut ! c’est lui ; écoutons un peu. Il pleure, elle pleure aussi et le tient par son manteau. Qu’est-ce que cela signifie ? Paix ! écoutons.

LIBAN. Ah ! une idée qui me vient. Si seulement j’avais une gaule !

LÉONIDAS. Pour quoi faire ?

LIBAN. Pour taper sur nos ânes s’il leur prenait fantaisie de braire dans la sacoche.

SCÈNE III. — ARGYRIPPE, PHILÉNIE, LIBAN, LÉONIDAS.

ARGYRIPPE. Pourquoi me retenir ?

PHILÉNIE. Parce que tu me quittes, et que mon cœur ne peut se passer de toi.

ARGYRIPPE. Porte-toi bien.

PHILÉNIE. Je me porterais beaucoup mieux si tu restais ici.

ARGYRIPPE. Bonne santé !

PHILÉNIE. Tu me souhaites une bonne santé, et ton départ me rend malade.

ARGYRIPPE. Ta mère m’a donné mon congé ; elle me renvoie.

PHILÉNIE. Elle fera bientôt mourir sa fille, si elle exige que je cesse de te voir.

LIBAN, bas à Léonidas. Le camarade vient d’être mis à la porte.

LÉONIDAS. La chose est certaine.

ARGYRIPPE, à Philénie. Laisse-moi aller, je te prie.

PHILÉNIE. Où vas-tu ? pourquoi ne pas rester ici ?

ARGYRIPPE. J’y resterai la nuit, si tu le veux.

LIBAN, bas à Léonidas. L’entends-tu ? Il ne plaint pas sa peine la nuit ; mais ses journées sont trop occupées.

LÉONIDAS. C’est un Solon qui dicte des lois pour régler les mœurs du peuple.

LIBAN. Chansons ! ceux qui voudront obéir à ses décrets ne