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l’hôte de l’oncle, du Carthaginois qui viendra ici aujourd’hui et retrouvera ses filles, et le fils de son frère, à ce que j’ai entendu dire.

Je vais m’habiller ; vous, écoutez avec bienveillance. L’homme qui va venir retrouvera ses filles et son neveu. Au surplus, bonsoir et soyez-nous cléments. S’il reste quelque chose, d’autres restent pour l’expliquer. Adieu, soyez-nous en aide, et que le dieu Salut vous conserve.


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ACTE I.


SCÈNE I. — AGORASTOCLÈS, MILPHION.


AGORASTOCLÈS. Plus d’une fois, Milphion, je t’ai chargé d’affaires délicates, difficiles, désespérées, et grâce à ta sagesse, à ta finesse, à ta sagacité, à ton esprit, tu me les as rendues excellentes. En récompense de tant de services, je te dois, je l’avoue, la liberté et mille actions de grâces.

MILPHION. Un vieux dicton bien placé a toujours son charme ; vos douceurs sont pour moi, comme on dit, de vraies fadaises, oui, ma foi, de pures chansons. Maintenant vous me caressez, nier vous ne vous êtes guère gêné pour user trois lanières sur mon dos.

AGORASTOCLÈS. Je suis amoureux ; si l’amour m’a fait te maltraiter, Milphion, il n’est pas juste de m’en vouloir.

MILPHION. Rien de mieux. Mais moi, aujourd’hui, je meurs d’amour : laissez-moi vous battre, comme vous m’avez battu, sans nulle raison ; et après cela, pardonnez à mon amour.

AGORASTOCLÈS. Si cela te fait plaisir et que le cœur t’en dise, soit ; le gibet, les chaînes, les coups, je consens à tout, je permets tout.

MILPHION. Oui, et si vous reniez ensuite la permission, quand vous serez détaché, moi je serai pendu.

AGORASTOCLÈS. Comment aurais-je le courage de te traiter de la sorte ? Quand je te vois battre, c’est une souffrance.