Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/330

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PALESTRA. Me voici, viens vers moi. tout droit.

AMPÉLISCA. Je fais de mon mieux.

PALESTRA. Ta main !

AMPÉLISCA. Tiens.

PALESTRA. Parle, de grâce, es-tu vivante ?

AMPÉLISCA. Ah ! tu me fais souhaiter de vivre maintenant que je peux te toucher. Je te tiens donc ! que j’ai de peine à le croire ! Embrasse-moi, je te prie, mon dont espoir ; par quel charme soulages-tu déjà toutes mes souffrances ?

PALESTRA. Tu préviens ce que j’allais te dire. Mais il faut nous éloigner d’ici.

AMPÉLISCA. Où irons-nous, dis-moi ?

PALESTRA. Suivons le rivage.

AMPÉLISCA. Je te suis où tu voudras.

PALESTRA. Pourrons-nous marcher avec ces habits tout trempés ?

AMPÉLISCA. Il faut bien s’y résigner. Mais qu’est-ce que cela ?

PALESTRA. Quoi ?

AMPÉLISCA. Vois-tu ?

PALESTRA. Qu’est-ce que tu vois ? parle.

AMPÉLISCA. Tu ne vois pas ce temple ?

PALESTRA. Où cela ?

AMPÉLISCA. A main droite.

PALESTRA. Il me semble apercevoir un lieu que la présence d’une divinité rend vénérable.

AMPÉLISCA. Il doit y avoir des habitations près d’ici, car cet endroit est charmant… Quel que soit le dieu, je le supplie de nous tirer de cette misère, de soulager par quelque secours notre infortune et notre détresse.


SCÈNE V. — LA PRÊTRESSE, PALESTRA, AMPÉLISCA.


LA PRÊTRESSE. Quels sont ceux qui implorent l’aide de ma patronne ? car ce sont des voix suppliantes qui m’ont fait sortir du temple. Ils s’adressent à une déesse bienveillante, facile, à une patronne qui ne refuse guère et qui n’est que bonté.

PALESTRA. Salut, ma mère.

LA PRÊTRESSE. Salut, jeunes filles. Mais d’où venez-vous, dites-moi, avec ces vêtements mouillés et ce triste équipage ?

PALESTRA. Pour le moment, nous venons d’ici tout près ; mais !e pays d’où l’on nous a emmenées dans ces lieux est bien éloigné.