Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/393

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GÉLASIME. Votre mari et ma vie.

DINACION. Il est arrivé, vous dis-je.

PANÉGYRIS. Tu l’as vu, lui ?

DINACION. Oui, et avec plaisir. Il apporte beaucoup d’argent et d’or.

PANÉGYRIS. Tant mieux !

GÉLASIME. Oh ! ma foi, je prends le balai, et je balaye de bon cœur.

DINACION. De la laine et de la pourpre en quantité.

GÉLASIME. Hé, pour me tenir le ventre chaud.

DINACION. Des lits d’ivoire, d’or.

GÉLASIME. Je serai à table comme un roi.

DINACION. Et puis des tentures babyloniennes, des tapis brodés, une foule de belles choses.

GÉLASIME. A merveille !

DINACION. Et avec cela, puisque j’ai commencé, des joueuses de lyre, des joueuses de flûte, des joueuses de harpe, belles comme le jour.

GÉLASIME. Bravo ! quand j’aurai un doigt de vin, je me divertirai ; à ce moment-là je suis tout folâtre.

DINACION. Aussi des parfums de toute sorte, et en abondance.

GÉLASIME. Je ne vends plus mes bons mots ; je renonce à l’enchère ; voilà un héritage qui me tombe. La peste soit des curieux de vente, cette maligne race ! Hercule, la dîme que je t’avais promise se grossit, je t’en fais mon compliment.

DINACION. Et puis il amène des parasites.

GÉLASIME. Hélas ! c’est fait de moi !

DINACION. Très-amusants.

GÉLASIME. Je vais ramener, ma foi, les ordures que j’ai balayées.

PANÉGYRIS. As-tu vu Pamphilippe, le mari de ma sœur ?

DINACION. Non.

PANÉGYRIS. Est-il arrivé ?

DINACION. On disait qu’ils avaient fait la traversée ensemble ; je me suis hâté d’accourir ici pour annoncer cette nouvelle tant désirée.

GÉLASIME. Ils sont à vendre, ces bons mots dont je ne voulais plus me défaire. Les malveillants peuvent se réjouir tout de suite de ma disgrâce. Pourtant, Hercule, pour un dieu, tu ne t’en serais pas allé les mains vides.

PANÉGYRIS. Entre, Dinacion, va ; dis à nos gens de m’apprêter ce qu’il faut pour le sacrifice. (A Gélasime.) Bonne santé.