Page:Plaute - Comédies, traduction Sommer, 1876, tome 2.djvu/69

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comme un chien de chasse, jusqu’à ce que je sois sur la piste du renard. Mais notre porte crie, je retiens ma voix. C’est mon camarade qui sort, le gardien de Philocomasie.


SCÈNE III. — SCÉLÈDRE, PALESTRION.


SCÉLÈDRE, à part. A moins d’avoir rêvé aujourd’hui que je me promenais sur le toit, je suis bien sûr d’avoir vu ici, tout près, chez le voisin, Philocomasie, la maîtresse de mon maître, en quête d’un autre amant.

PALESTRION. D’après ce que j’entends, il les a vus s’embrasser.

SCÉLÈDRE. Qui est là ?

PALESTRION. Ton camarade. Comment vas-tu, Scélédre?

SCÉLÈDRE. Mon cher Palestrion, je suis heureux de te rencontrer.

PALESTRION. Qu’est-ce ? qu’y a-t-il ? mets-moi au courant.

SCÉLÈDRE. J’ai peur.

PALESTRION. Peur de quoi ?

SCÉLÈDRE. Eh ! par Hercule, que tous tant que nous sommes de serviteurs à la maison, nous ne dansions aujourd’hui une fort vilaine danse.

PALESTRION. Danse-la tout seul ; je n’aime pas ce genre de pirouettes et de cabrioles.

SCÉLÈDRE. Tu ignores peut-être qu’il s’est fait chez nous un vilain trait.

PALESTRION. Lequel ?

SCÉLÈDRE. Un libertinage.

PALESTRION. Garde-le pour toi, ne me dis rien, je ne veux rien savoir.

SCÉLÈDRE. Et moi, je veux que tu le saches. Je poursuivais tantôt notre singe sur ce toit-ci.

PALESTRION. Ma foi, Scélèdre, cela faisait un méchant sujet à la poursuite d’une méchante bête.

SCÉLÈDRE. Les dieux te confondent !

PALESTRION. C’est à toi que cela revient, puisque tu t’es entêté à parler.

SCÉLÈDRE. Par hasard, je lance un coup d’œil chez le voisin par la gouttière, et j’aperçois Philocomasie et je ne sais quel blanc-bec qui s’embrassaient.

PALESTRION. Quelle infamie me contes-tu là, Scélèdre ?

SCÉLÈDRE. Je suis sûr de l’avoir vu.