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Page:Pline l'ancien - Histoire naturelle, Littré, T2 - 1850.djvu/532

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ciennement les constructions, il est dit que l’entrepreneur n’emploiera pas de chaux de moins de trois ans : aussi aucune crevasse n’est venue défigurer les enduits des anciennes morailles. À l’égard de l’enduit extérieur, il n’est pas suffisamment brillant, à moins de trois couches de mortier de sable et de deux couches de mortier de marbre. Dans les lieux marécageux ou voisins de la mer, on substituera au mortier de sable un mortier de tessons broyés. En Grèce, on pétrit dans un mortier avec des pilons de bois l’enduit préparé au sable qu’on va mettre à la maison. On reconnaît que le mortier au marbre est bien préparé lorsqu’il ne s’attache plus a la truelle. Au contraire, si l’on ne veut que crépir, il faut que la chaux qui a trempé longtemps tienne à la truelle comme de la colle. Pour cet usage il ne faut faire tremper la chaux qu’en mottes. À Élis est un temple de Minerve dans lequel Panaenus, frère de Phidias, a mis un enduit composé, dit-on, de lait et de safran ; aussi cet enduit donne-t-il une odeur et un goût de safran si, même aujourd’hui, on le frotte avec le pouce humecté de salive.

LVI

1 Moins des colonnes sont espacées, plus elles paraissent grosses. On en distingue de quatre ordres : les doriques, dont la grosseur au pied est le sixième de la hauteur ; les ioniques, où cette grosseur est le neuvième ; les toscanes, où elle est le septième ; et les corinthiennes, qui ont la même proportion que les ioniques : mais elles diffèrent, parce que les chapiteaux sont aussi hauts que le pied est large ; aussi paraissent-elles plus sveltes : dans les ioniques, la hauteur du chapiteau n’est qu’un tiers de l’épaisseur du pied. Autrefois la règle voulait que les colonnes eussent en hauteur le tiers de la largeur du temple auquel on les destinait. Ce fut dans le temple de Diane d’Éphèse, avant l’incendie, qu’on mit pour la première fois aux colonnes des tores et des chapiteaux, et on régla que les colonnes auraient en diamètre la huitième partie de leur hauteur ; que les tores auraient en hauteur moitié de ce même diamètre ; enfin, que l’extrémité supérieure du fût aurait en diamètre un septième de moins que l’extrémité inférieure. Outre ces quatre sortes de colonnes, on donne le nom d’attiques à des colonnes quadrangulaires à faces égales.

LVII

XXIV.
La chaux s’emploie beaucoup en médecine. On la choisit récente ; elle ne doit pas avoir été mouillée. Elle est caustique, résolutive, attractive ; elle réprime les mouvements des ulcères qui deviennent serpigineux, mêlée à du vinaigre et à de l’huile rosat ; puis, incorporée à de la cire et à de l’huile rosat, elle les mène à cicatrisation. Avec de la graisse de porc ou de la résine liquide, dans du miel, c’est en remède pour les luxations et les écrouelles.

LVIII

1 La malthe se fait avec de la chaux récente en mottes, qu’on éteint dans du vin ; on triture cette chaux avec de la graisse de porc et des figues ; on en applique deux couches. C’est de tous les enduits le plus tenace ; il est plus dur que la pierre. Avant d’appliquer la malthe on frotte d’huile la muraille.

LIX

1 Le gypse a du rapport avec la chaux ; il y en a plusieurs espèces. L’un est une pierre calcinée ; tel est celui de Syrie et de Thurium. Un autre s’extrait de la terre, comme en Chypre et dans la Perrhébie (IV, 3). Celui de Tymphée (IV, 3) est à fleur de terre. La pierre que l’on calcine doit ne différer guère de l’alabastrite ou de