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TROISIÈME ENNÉADE, LIVRES II ET III.


statua collocetur, pulchritudinem illius fabricæ sentire non poterit, cujus et ipse pars erit. Nec universi exercitus ordinem miles in acie valet intueri. Et in quolibet poemate si quanto spatio syllabae sonant, tanto viverent atque sentirent, nullo modo illa numerositas et contexti operis pulchritudo eis placeret, quam totam perspicere atque approbare non possunt, cum de ipsis singulis prætereuntibus fabricata esset atque perfecta. Ita peccantem hominem ordinavit Deus turpem, non turpiter. Turpis enim factus est voluntate, universum amittendo quod Dei præceptis obtemperans possidebat, et ordinatus in parte est, ut qui legem agere noluit, a lege agatur. Quidquid autem legitime, utique juste ; et quidquid juste, non utique turpiter agitur : quia et in malis operibus nostris Dei opera bona sunt. Homo manque in quantum homo est, aliquod bonum est ; adulterium autem in quantum adulterium est, malum opus est : plerumque autem de adulterio nascitur homo, de malo scilicet hominis opere bonum opus Dei[1]. »

Du Libre arbitre. C’est le plus important des écrits de saint Augustin sur la question de la Providence. Nous l’avons cité p. 23, 28, 33, 38, 44, 46, 47, 48, 57, 73, 74.

De la Cité de Dieu. — C’est dans ce livre que saint Augustin cite textuellement un passage du traité de Plotin sur la Providence. (Voy. cette citation dans le tome I, p. 304, note.) Les rapprochements que nous en avons extraits se trouvent dans le tome I (p. 255, 257, 263, 265, 267, 274, 278, 295, 294, 301, 303, 305, 306) où ils nous ont servi à éclaircir la polémique de Plotin contre les Gnostiques[2].

Questions diverses. — Pour les passages de cet écrit relatifs à la doctrine de la Providence, Voy. les notes des pages 296-297, 352-353.

2. Boëce.

Dans le célèbre ouvrage qui porte pour titre Consolation de la philosophie, Boëce traite le même sujet que Plotin dans les livres I, II, III, mais en développant beaucoup plus la question de l’intervention de la Providence dans le cours des choses humaines.

  1. « S. Augustin nous apprend lui-même (Retractationes, I, 11), que, dans le livre VI du traité De la Musique, il s’est proposé d’expliquer par quels degrés l’étude des nombres et des rythmes élève l’âme du monde sensible au monde intelligible. C’est le développement des idées exposées sur ce sujet par Plotin dans l’Enn. I, liv. III, § 2 ; t. I, p. 64.
  2. Aux passages que nous avons déjà cités nous ajouterons le suivant : « Male voluntatis nemo quærat causam efficientem ; non est enim efficiens, sed deficiens, quia non illa est effectio, sed defectio. » (De Civitate Dei, XII, 7.)