Page:Plotin - Ennéades, t. II.djvu/642

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
592
NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS.


Quum enim Verbum Dei permixtum est animæ habenti corpus, simul et animam suscepit et corpus. Illud quotidie fit ad procreandos homines ; hoc semel factum est ad liberandos homines. Verumtamen duarum, rerum incorporearum commixtio facilius credi dehuit, quam unius incorporeæ et alterius corporeæ. » (Lettre CXXXVII.)

Qu’on essaie de traduire ce passage sans connaître les phrases de Plotin que nous mettons en note, on ne saisira pas l’allusion qu’il renferme, par conséquent, on ne pourra pas bien rendre la véritable pensée de l’auteur. Les rapprochements que nous indiquons ici ont donc autant d’importance pour les œuvres de saint Augustin lui-même que pour celles de Plotin.

Nous terminerons ce résumé par l’indication des écrits de saint Augustin dont nous avons tiré des citations relatives à la psychologie. En voici la liste :

De Quantitate animæ (Voy. ci-dessus, p. 127, 236, 281, 299, 305, 357, 359, 426, 443, 447, 455, 588, 591) ;
De Immortalitate animæ (p. 125, 146, 255, 257, 440, 462, 463, 467, 469, 472) ;
De Musica (p. 129, 133, 136, 138, 544-547) ;
De Magistro (p. 337, 352) ;
Confessiones (p. 227, 228, 234, 324) ;
De Ordine (p. 314, 328) ;
De Libero arbitrio (p. 17, 589, 590) ;
De Trinitate (p. 427, 428, 430, 431, 432) ;
De diversis Quæstionibus (p. 314, 352, 353) ;
De Anima et ejus origine (p. 451, 458) ;
Epistolæ (p. 257, 444, 450, 541, 553, 591).

Cassiodore. — D’après ce que nous venons de dire sur les rapports de Plotin et de saint Augustin, il est facile de comprendre comment il se fait que l’on trouve dans les écrivains bien postérieurs des idées qui sont empruntées aux Ennéades, et dont ceux qui les reproduisent ne soupçonnaient même pas l’origine. Ces idées ont été puisées dans les œuvres de saint Augustin. C’est ainsi que Cassiodore,

    admettant le mélange de l’âme et du corps, si toutefois ce mélange n’est pas impossible, comme le serait par exemple celui d’une ligne et de la couleur blanche, c’est-à-dire de deux natures hétérogènes, il faut encore rechercher quel est le mode de ce mélange… L’âme, tout en pénétrant le corps, peut être étrangère à ses passions, comme la lumière, partout répandue, n’en demeure pas moins impassible (t. I, p. 39-40)… L’âme est présente au corps, comme la lumière est présente à l’air. La lumière est présente à l’air sans s’y mêler, etc. (t. II, p. 307). »