nous pouvons en juger nous-même, l’opinion du scoliaste a peu d’importance : or, il nous paraît impossible de ne pas reconnaître dans tout ce morceau le style comme la pensée de Plotin ; on y retrouve même, ainsi que nous l’avons indiqué dans les notes, des idées déjà développées dans le livre Du Beau, qui avait été écrit avant le livre VII. Seulement, les réflexions du scoliaste sont intéressantes en ce qu’elles montrent comment un scoliaste se croyait permis de mutiler un ouvrage pour des motifs frivoles : c’est là l’origine probable de la lacune qu’Eusèbe nous a permis de combler en rétablissant la suite des idées conformément aux indications de Plotin.
Comme nous l’avons indiqué dans les notes qui sont placées au bas du texte, Plotin, pour composer ce livre, a puisé dans les auteurs suivants :
Platon : Phédon, Phèdre, Banquet, Timée (Voy. ci-dessus, p. 460, 466, 467, 472, 474, 475) ;
Aristote : De l’Âme ; Métaphysique (Voy. ci-dessus, p. 446, 451, 452 ; 469, 460, 464, 465, 475) ;
Alexandre d’Aphrodisie : De la Mixtion (Voy. ci-dessus, p. 456) ;
Ammonius Saccas (p. 439, 451, 463). Voy. les Fragments de cet auteur qui se trouvent dans le tome I, p. XCIV.
La réfutation que Plotin fait du matérialisme est ce que les anciens nous ont laissé de plus remarquable et de plus complet sur cette matière. Les philosophes ioniens et les atomistes sont combattus brièvement (p. 436-440). Notre auteur concentre les efforts de sa polémique sur les Péripatéticiens (p. 460-465) et sur les Stoïciens (p. 441-459), mais principalement sur ces derniers. Cette argumentation se lie à celle qui démontre l’impassibilité de l’âme dans le livre VI de l’Ennéade III (p. 123-135) et dans le livre VI de l’Ennéade IV (p. 425-434).
Longin, contemporain de Plotin, a traité le même sujet dans un fragment que l’on trouvera cité ci-après, p. 623.