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SIXIÈME ENNÉADE.


examiner encore si les autres choses ont aussi cette simultanéité d’existence ou bien ne l’ont pas, comme cela arrive pour le père et le fils, ainsi que pour les cas semblables. Le père mort, en effet, le fils existe encore ; le frère survit également au frère, puisque souvent nous disons que telle personne ressemble à une autre qui est morte.

VIII. La digression que nous venons de faire nous donne occasion de chercher pourquoi il y a une différence entre ces relations et celles dont nous avons parlé antérieurement. Mais que les Péripatéticiens nous disent d’abord quelle communauté d’existence se trouve dans la corrélation. On ne saurait avancer que cette communauté est quelque chose de corporel. Il reste donc, si elle est incorporelle, qu’elle existe dans les sujets mêmes ou hors d’eux. Si elle est une habitude identique chez tous, elle est un synonyme. Si elle est une habitude qui diffère selon les sujets dans lesquels elle se trouve, elle est un homonyme : car, de ce qu’elle est toujours appelée habitude [dans des choses différentes], il n’en résulte pas qu’elle ait toujours la même essence. — Devons-nous donc diviser les habitudes en deux classes, reconnaître que certains objets ont une habitude inerte et inactive, impliquant simultanéité d’existence, et que d’autres objets ont une habitude impliquant toujours puissance et action, de telle sorte qu’avant d’agir la capacité

    a pas de double, il n’y a pas de moitié ; s’il n’y a pas de moitié, il n’y a pas de double, et de même pour tous les autres cas. Cependant cette simultanéité d’existence n’est pas vraie pour tous les relatifs ; la chose sue parait antérieure à la science : car en général nous tirons la science de choses qui existent préalablement. Il n’y a qu’un bien petit nombre de choses, pour ne pas dire aucune, où l’on voie la science formée en même temps que la chose qui doit être sue. De plus, si la chose qui peut être sue disparaît, elle fait disparaître la science avec elle ; mais la science disparaissant n’enlève pas avec elle la chose qui peut être sue, etc. » (Aristote, Catégories, II, chap. VII, § 17-19 ; tr. fr., p. 88.)