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SIXIÈME ENNÉADE.


qui existe ici-bas, elle n’est point comptée dans les choses sensibles ; si elle est synonyme de la sagesse qui existe ici-bas, la qualité se trouvera dans les choses intelligibles aussi bien que dans les choses sensibles [ce qui est faux], à moins qu’on ne reconnaisse que toutes les choses intelligibles sont des essences et que la pensée est du nombre de ces essences.

Au reste, cette question s’applique aussi aux autres catégories. On peut demander pour chacune d’elles si le sensible et l’intelligible forment deux genres ou bien se rapportent à un seul genre.

XIII. [Quand.] Pour la catégorie du quand (πότε (pote)), voici les considérations auxquelles elle donne lieu.

Si demain, aujourd’hui, hier, et autres divisions analogues, sont des parties du temps, pourquoi ne seraient-elles point placées dans le même genre que le temps lui-même, tout aussi bien que il a été, il est, il sera ? Puisque ce sont des espèces du temps, il paraît juste qu’elles soient rangées dans le même genre que le temps lui-même. Or le temps fait partie de la quantité. Qu’est-il donc besoin d’une autre catégorie[1] ? Si les Péripatéticiens disent que non-seulement il a été, il sera, sont du temps, mais que hier et naguère, qui sont sous il a été, en sont aussi (car ces termes sont subordonnés à il a été), que ce n’est pas seulement maintenant qui est du temps, mais que quand en est aussi, il faudra leur faire la réponse suivante : D’abord si quand est du temps, le temps existe ; ensuite, comme hier est du temps passé, ce sera quelque chose de composé, si le passé est autre chose que le temps ; il faudra donc qu’il y ait deux catégories, et non point une catégorie simple. S’ils disent que quand est dans le temps et n’est pas le temps, que quand est ce qui est dans le temps ; s’ils

  1. Cette objection est citée et discutée par Simplicius dans son Commentaire des Catégories, fol. 88, b.