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NOTES SUPPLÉMENTAIRES DES TOMES I ET II.

cette citation que Simplicius a lu dans ce passage : ὁ νοῦς ἢ ἐφήψατο ἢ οὐϰ ἐφήψατο· ὥστε ἀναμάρτητος (ho nous ê ephêpsato ê ouk ephêpsato ; hôste ephêpsato anamartêtos). Le texte de Creuzer porte une ponctuation différente : ὅ δὲ νοῦς ἢ εφήψατο ; ἢ οὐ, ὥστε ἀναμάρτητος (ho de nous ê ephêpsato ; ê ou, hoste anamartêtos). Cette ponctuation a été admise par Ficin, qui traduit : « Intellectus vero an attigit ? Fortasse non : quapropter innocens remanet. » Si l’on adopte la leçon de Simplicius, il faut modifier ainsi la traduction que nous avons donnée de ce passage : « Dans ce cas, l’intelligence a touché l’objet ou ne l’α pas touché ; elle n’est donc pas coupable d’erreur. Il faut donc dire que nous ayons perça ou que nous n’avons pas perçu l’objet qui est soit dans l’intelligence, soit en nous-mêmes (car on peut posséder une chose et ne pas l’avoir actuellement présente). »

Ce que Plotin dit dans ce même livre § 3, p. 89) sur la séparation de l’âme d’avec le corps par la philosophie est assez bien résumé dans ce passage de Jamblique :

« La purification consiste à séparer le plus possible l’âme d’avec le corps, à détacher l’âme du corps pour qu’elle se tourne vers elle-même et qu’elle habite en elle-même, que dans le présent et à l’avenir elle vive seule par elle-même, affranchie des liens du corps. C’est là ce qui s’appelle mort, affranchissement et séparation de l’âme d’avec le corps. Seuls, les philosophes s’étudient convenablement à affranchir l’âme, et l’étude même à laquelle ils se livrent dans ce but amène l’affranchissement et la séparation de l’âme d’avec le corps. Nous devons donc nous appliquer à la philosophie qui nous procure le plus grand bien en délivrant notre âme des liens par lesquels elle a été enchaînée dans la génération. » (Exhortation à la philosophie, chap. xiii, p. 188.)

LIVRE iii. De la Dialectique.

Jean Philopon, expliquant comment on élève l’âme de l’exercice des sens et de l’imagination à celui de l’intelligence, cite en ces termes le § 3 de ce livre :

« On appliquera les jeunes gens aux Mathématiques, dit Plotin, pour les accoutumer à penser aux choses incorporelles. » (Commentaire sur la Traité de l’Âme par Aristote, fol. 7-8.)

LIVRE iv. Du Bonheur.

Proclus avait composé des Commentaires sur Plotin, que nous avons déjà cités (t. II, p. 32-33). David l’Arménien nous en a conservé un fragment, qui se rapporte à ce livre (Commentaire sur les cinq voix de Porphyre, Manuscrits de la Bibliothèque impériale de Paris n° 1939, fol. 32). Voici ce fragment :