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PORPHYRE.
DES TROIS HYPOSTASES[1].
I. Première hypostase. L’Un, le Bien.

Porphyre rapporte dans le quatrième livre de son Histoire des Philosophes[2] que « Platon a pensé et dit qu’aucun nom ne convient au Dieu qui est un (ἑνὸς θεοῦ), que l’entendement humain ne peut le connaître, et que les dénominations tirées des choses inférieures ne le désignent qu’imparfaitement. Si l’on veut absolument essayer de lui appliquer quelqu’un des noms que nous employons, on doit l’appeler de préférence l’Un et le Bien[3]. Le nom d’Un exprime sa simplicité et son caractère absolu (αὐτάρκεια) : car il n’a besoin de rien, ni de parties, ni d’essence, ni de facultés, ni d’opérations[4] ; il est seulement la cause de toutes ces choses[5]. Le nom de Bien fait comprendre que c’est de lui que procède tout ce qui est bon, en tant que les autres êtres imitent

  1. Nous rassemblons sous ce titre plusieurs fragments et extraits de Porphyre qui peuvent servir de commentaire au livre I de l’Ennéade V. Voy. également ci-dessus le résumé de la théorie des trois hypostases, p. 573.
  2. D’après Eunape, cet ouvrage de Porphyre était intitulé Vie des philosophes. Il comprenait quatre livres : le 1er renfermait la Vie de Pythagore, que nous possédons et dont nous donnons un extrait ci-après ; le 2e, la vie d’un philosophe qui n’est indiqué par aucun auteur ; le 3e, la Vie de Socrate (citée par saint Cyrille, Contre Julien, I, p. 28 ; VI, p. 185, 208, etc.) ; le 4e, la Vie de Platon dont nous donnons ici les fragments cités par saint Cyrille.
  3. Voy. les Ennéades de Plotin, t. I, p. 250-257 ; t. III, p. 80, 543.
  4. Voy. t. III, p. 523-524.
  5. « Nous dirons avec Porphyre que le Principe unique de toutes choses est le Père de la triade intelligible… Dans ce cas, nous ne placerons point les triades immédiatement après le Principe unique de toutes choses, comme l’enseignent les Oracles, et comme veulent l’établir, non-seulement les philosophes récents, mais encore Porphyre et Jamblique. » (Damascius, Des Principes, éd. Kopp, p. 115 et 348.)