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OLYMPIODORE.

propre aux vertus physiques, la justice, aux vertus politiques (à cause des contrats) ; le courage, aux vertus purificatives (parce qu’elles résistent à toute inclination vers la matière)[1] ; enfin la prudence, aux vertus contemplatives[2]. (Olympiodori Scholia in Platonis Phœdonem, p. 36, éd. Chr. Eberh. Finckh.)

Sept classes de vertus.

La première classe de vertus comprend les vertus physiques[3], communes aux hommes et aux animaux ; elles sont liées au tempérament, opposées le plus souvent les unes aux autres ; ou plutôt, elles appartiennent à la partie animale, ou même elles émanent de la raison qui n’est pas entravée par une mauvaise disposition du corps, ou bien encore elles ont été exercées dans une vie antérieure. Platon traite de ces vertus dans le Politique et dans les Lois.

Au-dessus de celles-ci sont les vertus morales[4], fruit de l’habitude et d’une saine direction de l’opinion, vertus d’enfants bien élevés, dont certains animaux sont susceptibles ; elles sont supérieures au tempérament du corps, et par suite elles ne sont pas opposées les unes aux autres ; elles dépendent à la fois de la partie raisonnable et de la partie irraisonnable de notre nature. Platon en traite dans les Lois.

La troisième classe comprend les vertus politiques[5], qui ne dépendent que de la raison, puisqu’elles supposent la science ; mais de la raison, en tant qu’elle perfectionne la partie irraisonnable de l’âme qui lui sert d’instrument, qu’elle perfectionne la faculté de connaître par la sagesse, l’irascibilité par le courage, la concupiscence par la tempérance, et toutes ces facultés en général par la Justice. Elles sont liées les unes aux autres. Platon en traite longuement dans la République.

Au-dessus de celles-ci sont les vertus purificatives[6], produites par la raison qui se sépare de tout le reste, se retire en elle-même, rejette les organes comme inutiles parce qu’elle suspend toute action extérieure. Ces vertus dégagent l’âme des liens de la génération. Ce sont elles que Platon décrit ici principalement [dans le Phédon]

  1. Voy. Plotin, Enn. I, liv. II, § 6 ; t. I, p. 60.
  2. Voy. ibid., § 7, p. 61.
  3. Voy. Enn. I, liv. III, § 6 ; t. I, p. 69.
  4. Voy. Enn. I, liv. I, § 10 ; t. I, p. 47.
  5. Voy. Plotin, Enn. I, liv. II, § 1 ; t. I, p. 62. Pour les vertus politiques, purificatives, etc., Voy. aussi Porphyre, Principes de la théorie des intelligibles, § 1, dans le tome I, p. li.
  6. Voy. Plotin, Enn. I, liv. II, § 3 ; t. I, p. 55.