partie supérieure de l’âme, celle qui dépend de l’intelligence, laisse l’intelligence demeurer en soi-même.
[Que fait donc l’âme qui est dans la plante ? N’engendre-t-elle rien ? Elle engendre la plante dans laquelle elle réside. C’est ce qu’il faut examiner en prenant un autre point de départ[1].]
II. Il y a, disons-nous, procession du premier au dernier, et dans cette procession chacun occupe la place qui lui est propre. L’être engendré est subordonné à l’être générateur. D’un autre côté, il devient semblable à la chose à laquelle il s’attache, aussi longtemps qu’il y reste attaché. Quand l’âme passe dans le végétal, il y a une de ses parties qui s’unit à lui [c’est la puissance végétative] ; il n’y a d’ailleurs que la partie de l’âme la plus audacieuse[2] et la plus insensée qui descende aussi bas. Quand l’âme passe dans la brute, c’est qu’elle y est entraînée par la prédominance de la puissance sensitive[3]. Si elle passe dans l’homme, elle y est conduite soit par l’exercice de la raison discursive[4], soit par le mouvement par lequel elle procède de l’Intelligence, parce que l’âme a une puissance intellectuelle qui lui est propre, qu’elle a par conséquent le pouvoir de se déterminer par elle-même à penser et en général à agir.
Maintenant, revenons sur nos pas. Quand on coupe les rejetons ou les rameaux d’un arbre, où va l’âme végétative qui s’y
- ↑ Nous plaçons ici entre crochets une phrase qui dans toutes les éditions est mise à la fin du § 2 auquel évidemment elle n’appartient pas : car elle se rapporte à procession des êtres, ce qui est le sujet du § 1, tandis que le § 2 ne traite que du retour à l’Un. Elle nous paraît ici compléter cette pensée de Plotin que l’âme, en vertu de sa procession, produit une puissance inférieure qui communique la vie à la plante.
- ↑ Sur le sens de ce mot, Voy. ci-dessus, p. 3, note 2.
- ↑ Voy. Enn. III, liv. IV, § 2, t. II, p. 90-92.
- ↑ Voy. Enn. IV, liv. VIII § 7, t. II, p. 491.
drent les unes les autres en se développant de plus en plus, en s’éloignant ainsi de plus en plus de l’Un par leur pluralité. Voy. Enn. IV, liv. VIII, § 6 ; t. II, p. 489.