Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 1.djvu/113

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Attique de peste, de stérilité et de sécheresse, au point que les rivières tarirent. Les Athéniens consultèrent l’oracle d’Apollon, qui leur répondit que la colère des dieux ne s’apaiserait et qu’ils ne feraient cesser tous ces fléaux qu’après qu’on aurais satisfait Minos. Ils lui envoyèrent donc des ambassadeurs pour le supplier de leur accorder la paix. Il y consentit, à condition que pendant neuf ans les Athéniens lui paieraient un tribut de sept jeunes garçons et d’autant de jeunes filles. Voilà sur quoi la plupart des historiens sont d’accord. Pour rendre le fait plus tragique, la fable ajoute que ces enfants étaient ou dévorés par le Minotaure dans le labyrinthe, ou condamnés à errer jusqu’à leur mort dans ce lieu, d’où ils ne pouvaient sortir. Pour le Minotaure, C’était un monstre affreux dont la double nature De l’homme et du taureau présentait la figure, a dit Euripide.

XVI. Mais, suivant Philochore, les Crétois ne conviennent pas de ce fait. Ils disent que le labyrinthe était une prison où l’on n’avait d’autre mal que d’être si bien gardé qu’il était impossible de s’en échapper. Minos, ajoutent-ils, avait institué, en l’honneur de son fils, des combats gymniques, où les vainqueurs recevaient pour prix les enfants qui étaient détenus dans ce labyrinthe. Le premier qui remporta le