Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/88

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mit entre Antoine et lui de la division.

XLIV. Philippe, qui avait épousé la mère du jeune César, et Marcellus, le mari de sa sour, allèrent avec lui chez Cicéron, et tous ensemble ils convinrent que Cicéron appuierait le jeune César de son éloquence et de son crédit dans le sénat et auprès du peuple, et que le jeune César emploierait son argent et ses armes à protéger Cicéron contre ses ennemis ; car il avait déjà auprès de lui un grand nombre de ces soldats qui avaient servi sous le dictateur.

Mais il paraît que Cicéron fut déterminé par un motif encore plus fort à recevoir avec plaisir les offres d'amitié de ce jeune homme. César et Pompée vivaient encore, lorsque Cicéron eut un songe dans lequel il crut avoir appelé au Capitole les enfants de quelques sénateurs, parce que Jupiter devait déclarer l'un d'entre eux souverain de Rome. Tous les citoyens étaient accourus en foule et environnaient le temple. Ces enfants, vêtus de robes bordées de pourpre, étaient assis au dehors. dans un profond silence : tout à coup les portes s'étant ouvertes, ils s'étaient levés, et, entrant dans le temple, ils avaient passé, chacun à son rang, devant le dieu, qui, après les avoir considérés attentivement, les avait renvoyés tous fort affligés ; mais quand le jeune César