Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 13.djvu/93

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ils résolurent de gagner Astyre, autre maison de campagne que Cicéron avait sur les bords de la mer, pour s'y embarquer, et se rendre en Macédoine, auprès de Brutus, dont ils avaient appris que le parti s'était fortifié. Ils se mirent chacun dans une litière, accablés de tristesse, et n'ayant plus d'espoir. Ils s'arrêtèrent en chemin ; et ayant fait approcher leur litière, ils déploraient mutuellement leur infortune. Quintus était le plus abattu ; il s'affligeait surtout de n'avoir pas songé à rien prendre chez lui. Cicéron n'avant non plus que peu de provisions pour son voyage, ils jugèrent qu'il était plus sage que Cicéron, continuant sa route, se hâtât de fuir, et que Quintus retournât dans sa maison pour y prendre tout ce qui leur était nécessaire. Cette résolution prise, ils s'embrassèrent tendrement, et se séparèrent en fondant en larmes. Peu de jours après, Quintus, trahi par ses domestiques, et livré à ceux qui le cherchaient, fut mis à mort avec son fils. Cicéron, en arrivant à Astyre, trouva un vaisseau prêt, sur lequel il s'embarqua, et fit voile, par un bon vent