Aller au contenu

Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/211

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

leurs terres, ne tenaient aucun compte de ces marques d'humanité. Brutus alla donc mettre le siège devant Xanthe, où les plus braves de la nation s'étaient renfermés.

Quelques-uns des assiégés, se jetant dans la rivière qui baignait leurs murailles, se sauvaient en nageant entre deux eaux. Les assiégeants s'en étant aperçus, tendirent, au travers du courant, des filets au haut desquels ils avaient attaché des sonnettes, qui les avertissaient quand il y en avait quelqu'un de pris. Les Xanthiens ayant fait une sortie pendant la nuit, et mis le feu à quelques batteries, les Romains les aperçurent, et les repoussèrent dans la ville ; mais un vent violent qui s'éleva tout à coup porta les flammes jusqu'aux créneaux des murailles, et menaça les maisons voisines.

31. Brutus, qui craignait pour la ville, donna l'ordre d'aller à leur secours et d'éteindre le feu, lorsqu'un désespoir affreux, plus fort que tous les raisonnements, et qu'on peut comparer à un amour violent de la mort, saisit subitement les Lyciens. Les femmes, les enfants, les hommes de condition libre et les esclaves, sans distinction d'âge, accourant sur les murailles, attaquent les ennemis qui travaillaient à arrêter