Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 15.djvu/227

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ne veux plus me livrer à de nouvelles espérances, ni faire de nouveaux préparatifs de guerre. Je me délivrerai de toutes mes peines en me louant de la fortune, de ce qu'ayant aux ides de mars donné mes jours à ma patrie, j'ai mené depuis, par une suite de sacrifices, une vie aussi libre que glorieuse. » À ces mots, Cassius embrassant Brutus en souriant : Puisque nous pensons tous deux de même, lui dit-il, allons à l'ennemi : ou nous remporterons la victoire, ou nous ne craindrons pas les vainqueurs. » Ils parlèrent ensuite, en présence de leurs amis, de l'ordonnance qu'ils donneraient à leur bataille. Brutus demanda que Cassius lui laissât le commandement de l'aile droite, qui paraissait dû plutôt à l'âge et à l'expérience de Cassius. Celui-ci néanmoins le lui accorda ; il voulut même que Messala, qui commandait la légion la plus aguerrie, combattît à cette aile. Aussitôt Brutus fit sortir des retranchements sa cavalerie superbement parée, et mit son infanterie en bataille.

41. Les troupes d'Antoine étaient occupées à tirer des fossés, depuis les marais près desquels elles campaient, jusque dans la plaine, pour couper à Cassius la retraite vers la mer. César, ou du moins son armée, était tranquille