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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/125

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troupes dans son camp, avec peu de perte ; et l’ayant levé la nuit même, il fait partir de Rome toute son armée, et va camper à soixante stades, près du chemin de Gabies. Dès la pointe du jour, Camille, revêtu d’armes éclatantes, et suivi de ses Romains, à qui il inspirait la plus grande confiance, se présente à l’ennemi. Là, il s’engage un combat aussi long que terrible, qui finit par la déroute des Gaulois : les Romains en font un grand carnage, et se rendent maîtres de leur camp. De ceux qui prirent la, fuite, quelques-uns furent tués par les troupes ennemies qui se mirent à leur poursuite ; la plupart s’étant dispersés dans la campagne furent massacrés par les habitants des bourgs et des villes voisines, qui coururent sur eux.

[30] C’est ainsi que Rome, après avoir été prise d’une manière si surprenante, fut sauvée d’une manière plus surprenante encore. Elle était restée sept mois entiers au pouvoir des Barbares ; ils y étaient entrés peu de jours après les ides de juillet, et ils en furent chassés vers les ides de février. XXXIX. Camille rentra triomphant dans Rome ; triomphe bien dû à un général qui avait arraché sa patrie des mains des ennemis, et qui ramenait Rome dans Rome même. En effet, les