Aller au contenu

Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

joie, et en conçurent d’heureuses espérances : ils le regardèrent comme un signe qui présageait à Rome une durée éternelle.

[33] XLIII. Ils n’étaient pas encore à la fin de leurs travaux, qu’il survint une nouvelle guerre. Les Èques, les Volsques et les Latins entrèrent en armes sur le territoire de Rome, et les Toscans assiégèrent Sutrium, ville alliée des Romains. Les tribuns militaires qui commandaient l’armée, et qui avaient placé leur camp près du mont Martius, y étaient assiégés par les Latins ; et, se voyant en danger d’y être forcés, ils envoyèrent à Rome demander du secours. Camille fut nommé dictateur pour la troisième fois. Des deux récits différents qu’on fait sur cette guerre, je commence par celui qui tient du fabuleux. On raconte que les Latins, soit qu’ils cherchassent un prétexte de rompre avec les Romains, soit qu’ils voulussent, comme anciennement, s’unir avec eux par de nouveaux mariages, leur envoyèrent demander leurs filles pour les épouser. Les Romains ne savaient quel parti prendre : commençant à peine à respirer et à se rétablir de leurs pertes, ils redoutaient la guerre ; d’un autre côté, ils soupçonnaient que la demande des Latins n’avait d’autre motif que d’avoir des otages dans leurs filles, et qu’ils couvraient leurs mauvais desseins du nom spécieux de mariage. Dans