Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/347

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et lui persuada de construire de longues murailles jusqu’à la mer, afin de mettre la ville à portée de recevoir du secours des Athéniens. Il leur amena donc des maçons et des tailleurs de pierres, et leur montra tant de zèle, qu’il acquit dans Argos autant de crédit pour lui-même que pour sa patrie. Il détermina ceux de Patras à joindre leur ville à la mer par de semblables murailles ; et quelqu’un leur ayant dit par raillerie : « Les Athéniens vous avaleront un beau jour ; — Cela pourra être, répondit Alcibiade ; mais ce ne sera que peu à peu, et en commençant par les pieds ; au lieu que les Lacédémoniens vous avaleront d’un seul coup, et ils commenceront par la tête. » Mais en même temps il conseillait aux Athéniens d’augmenter également leur puissance sur terre, et il exhortait souvent les jeunes gens d’accomplir le serment qu’ils faisaient dans le temple d’Agraule, de ne reconnaître de bornes à l’Attique qu’au-delà des blés, des orges, des vignes et des oliviers. Il voulait par là leur insinuer qu’ils devaient regarder toute la terre cultivée et qui portait du fruit comme faisant partie de leur territoire.

XVIII. Malgré toutes ces actions d’une politique