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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 3.djvu/92

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des assemblées, et d’exciter des séditions. Car les sénateurs, tels que des médecins habiles, employaient presque toujours utilement ce remède pour débarrasser le corps politique des humeurs vicieuses qui en troublaient l’économie.

[10] XII. Les Falisques, qui se confiaient en la bonté de leurs fortifications, s’occupaient si peu du siége, qu’excepté ceux qui gardaient les murailles, tous les autres habitants allaient en robe dans la ville ; les enfants se rendaient à l’école publique, et sortaient hors des murs avec leur maître, pour se promener et faire leurs exercices ordinaires. Car les Falisques, comme les Grecs, font élever leurs enfants en commun, afin que, dès le premier âge, ils s’accoutument à être nourris et à vivre ensemble. Le maître d’école, qui, par le moyen de ses élèves, voulait livrer les Falisques aux Romains, les menait tous les jours hors de la ville. D’abord il s’éloignait peu des murailles ; et dès qu’ils avaient fait leurs exercices, il les ramenait dans la ville. Chaque jour il les conduisait un peu plus loin, pour leur ôter toute idée de crainte et de danger. Enfin, les ayant un jour tous rassemblés, il donne à dessein dans les premières gardes des ennemis, et, leur remettant