Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/200

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne fit qu’augmenter encore. Naturellement vain et longtemps ignoré dans Rome, il commençait à acquérir de la considération. Séduit par cette première amorce de gloire, il en vint à cet excès de vanité de faire graver cet événement sur un anneau qu’il porta toujours depuis, et qui lui servait de cachet. On y voyait Bocchus qui livrait Jugurtha, et Sylla qui le recevait de ses mains.

IV. Quelque déplaisir qu’en eût Marius, il fit réflexion que Sylla n’était pas encore un personnage assez important pour exciter sa jalousie, et il continua de l’employer à l’armée. Dans son second consulat, il le fit son lieutenant ; et dans le, troisième, il lui donna la charge de tribun des soldats. Dans ces divers emplois il lui dut de grands succès. Pendant sa lieutenance, Sylla fit prisonnier Copillus, général des Gaulois Tectosages [2] ; et, dans son tribunal, il attira les Marses, nation nombreuse et guerrière, dans l’alliance des Romains. Mais, s’étant aperçu que Marius était toujours son ennemi secret, qu’il ne lui donnait qu’à regret des occasions de se signaler, et qu’il nuisait même à son avancement, il s’attacha à Catulus, collègue de Marius dans le consulat, homme honnête, mais un peu lent pour