Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/244

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travers les fuyards. «Romains, leur dit-il, il me sera glorieux de mourir ici ; pour vous, quand on vous demandera où vous avez abandonné votre général, souvenez-vous de répondre que c’est à Orchomène. » Cette parole leur fit tourner tête sur-le-champ ; et deux cohortes de l’aile droite étant venues à leur secours, il les mena contre l’ennemi, qu’il obligea de prendre la fuite. Après avoir fait reculer un peu ses soldats pour prendre de la nourriture, il les employa de nouveau à faire des tranchées pour environner le camp des ennemis, qui revinrent en meilleur ordre qu’auparavant. Ce fut à cette attaque que Diogène, fils de la femme d’Archélaüs, périt, en combattant à l’aile droite avec beaucoup de valeur. Leurs gens de traits, vivement pressés par les Romains, et n’ayant pas assez d’espace pour faire usage de leurs arcs, prenaient leurs flèches à pleines mains en guise d’épées, et en frappaient les Romains. Repoussés enfin jusque dans leurs retranchements, ils y passèrent une nuit cruelle, à cause du grand nombre de leurs morts et de leurs blessés. Le lendemain, Sylla ramena ses troupes vers le camp des ennemis, pour continuer les tranchées, Les Barbares étant allés en plus grand nombre charger les travailleurs, il tomba sur eux si rudement, qu’il les mit en fuite ; leur frayeur s’étant communiquée