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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/246

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il flottait dans cette irrésolution, un marchand de Délium, nonmmé Archélaüs, vint secrètement de la part d’Archélaüs, général de Mithridate, lui porter quelque espérance de paix. Cette ouverture lui fit tant de plaisir, qu’il se hâta d’aller en personne s’aboucher avec lui. Leur entrevue se fit sur le bord de la mer, près de Délium, où l’on voit un temple d’Apollon. Archélaüs parla le premier, et proposa au général romain d’abandonner l’Asie et le Pont, et de s’en aller à Rome terminer la guerre civile, lui offrant pour cela, de la part de son prince, autant d’argent, de vaisseaux et de troupes qu’il en aurait besoin. Sylla, prenant la parole, lui conseilla de quitter Mithridate, de se faire roi à sa place, en devenant l’allié des Romains, et de lui livrer toute la flotte. Archélaüs ayant rejeté avec horreur cette trahison : « Eh quoi ! Archélaüs, reprit Sylla, vous qui êtes Cappadocien, et l’esclave, ou, si vous l’aimez mieux, l’ami d’un roi barbare, vous ne pouvez supporter une proposition honteuse au prix de tant de biens que je vous offre ; et à moi, qui suis général des Romains, à moi, Sylla, vous osez me proposer une trahison ! comme si vous n’étiez pas cet Archélaüs qui vous êtes enfui de Chéronée avec une poignée de soldats, reste de cent vingt mille combattants