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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/260

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tua vingt mille, et fit huit mille prisonniers. II fut aussi heureux du côté de ses lieutenants, Pompée, Crassus, Métellus et Servilius, qui tous, sans presque aucune perte, taillèrent en pièces des armées considérables. Carbon, le principal chef de la faction contraire, quitta la nuit son armée, et fit voile pour l’Afrique.

XXIX. Le dernier ennemi que Sylla eut à combattre fut le Samnite Télésinus, qui, comme un athlète tout frais, tombant sur un adversaire fatigué de plusieurs combats, pensa le renverser et triompher de lui aux portes mêmes de Rome. Ce Télésinus, s’étant joint avec un Lucanien nommé Lamponius, avait rassemblé un corps de troupe assez nombreux, et marchait en diligence vers Préneste, pour délivrer Marius, qui y était assiégé. Mais, informé que Sylla et Pompée venaient à grandes journées, le premier pour l’attaquer par devant, et l’autre pour le prendre par derrière, et se voyant prêt à être enfermé entre deux armées, alors, en grand capitaine à qui des situations difficiles avaient donné une grande expérience, il décampe la nuit avec toute son armée, et marche droit à Rome, qui était sans défense, et qu’il aurait pu emporter d’emblée. Mais, à dix stades de la porte Colline, il