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Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 7.djvu/270

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Sylla, qu’il arracha à Manius Glabrio, quoiqu’elle fût enceinte ; mais elle mourut en couches dans la maison de Pompée. Lucrétius Ofella, celui qui avait pris Marius dans Préneste, s’était mis sur les rangs pour le consulat. Sylla lui fit dire d’abord de se désister de sa poursuite. Lucrétius, qui se voyait soutenu par le peuple, se rendit sur la place, et continua sa brigue. Sylla envoya un des centurions qui étaient toujours autour de lui, et le fit tuer, pendant qu’assis sur son tribunal, dans le temple de Castor et de Pollux, il regardait d’en haut le meurtre. Le peuple, en tumulte, se saisit du centurion, et le mena devant le tribunal. Sylla fit faire silence, déclara que c’était par son ordre que ce meurtre avait été commis, et qu’on eût à laisser le centurion tranquille.

XXXIV. Son triomphe, qui eut lieu vers ce temps-là, fut un des plus imposants par la magnificence et par la nouveauté des dépouilles des rois d’Asie ; mais ce qui en fit le plus bel ornement et le spectacle le plus touchant, ce fut le grand nombre de bannis qui l’accompagnaient. Les premiers et les plus illustres personnages de Rome suivaient son char, couronnés de fleurs, et appelaient Sylla leur sauveur et leur père, à qui ils devaient leur retour dans leur patrie, et la satisfaction de revoir leurs enfants