Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/140

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d'abandonner leur général, et enflammés de colère, reviennent contre l'ennemi, couvrent Métellus de leurs boucliers, l'arrachent de force aux Espagnols, et les obligent de reculer. Sertorius, qui voit la victoire lui échapper, voulant assurer du moins la retraite des siens, et se donner le temps d'avoir de nouveaux renforts, se retire dans une ville de la montagne très forte d'assiette, dont il fait aussitôt réparer les murailles et fortifier les postes. Il ne pensait à rien moins qu'à soutenir un siège ; il ne voulait que tromper les ennemis, qui, dans l'espoir de prendre facilement la ville, vinrent en effet l'assiéger, et, laissant échapper les Barbares, ne songèrent pas à empêcher les renforts que Sertorius faisait rassembler ; il avait envoyé des officiers dans les villes de son obéissance, avec ordre de le faire avertir dès qu'ils auraient réuni un assez grand nombre de troupes. Lorsqu'il en reçut l'avis, il passa sans peine au travers des ennemis, et alla joindre ses nouvelles levées. Se voyant alors en force, il revint sur ses pas, coupa les vivres aux ennemis du côté de la terre, en leur dressant des embûches, en les enveloppant, et se portant lui-même partout avec une incroyable rapidité ; il arrêtait aussi leurs convois par mer, en croisant sur les côtes avec quelques vaisseaux de