Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/544

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Dans la suite s’étant saisi de Bessus, il le punit du dernier supplice ; il fit courber, avec effort, des arbres très droits l’un vers l’autre ; on attacha à chacun des arbres un membre de son corps, et on laissa reprendre leur situation naturelle à ces arbres, qui, en se redressant avec violence, emportèrent chacun le membre qui y était attaché : il ordonna ensuite qu’on embaumât le corps de Darius avec toute la magnificence due à son rang, après quoi il le renvoya à sa mère, et reçut son frère Oxathrès au nombre de ses amis.

LX. De là il descendit dans l’Hyrcanie avec l’élite de son armée et vit la mer Caspienne, qu’il jugea aussi grande que le Pont-Euxin, mais dont l’eau est plus douce que celle des autres mers. Il ne put acquérir aucune connaissance certaine sur la nature de cette mer ; il conjectura seulement que c’était un lac formé par l’écoulement des Palus-Méotides : cependant, les physiciens savaient à cet égard la vérité ; car, bien avant l’expédition d’Alexandre dans ces contrées, ils avaient dit que des quatre golfes qui, de la mer extérieure, entrent dans les terres, le plus septentrional est la mer d’Hyrcanie, qu’on appelle aussi mer Caspienne. Ce fut là que quelques Barbares ayant rencontré ceux qui conduisaient son cheval Bucéphale,