Aller au contenu

Page:Plutarque - Vies, traduction Ricard, 1829, tome 9.djvu/545

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

le leur enlevèrent. Cette perte l’affecta vivement ; il envoya sur-le-champ un héraut à ces Barbares et les fit menacer, s’ils ne lui renvoyaient pas son cheval, de les passer tous au fil de l’épée, avec leurs femmes et leurs enfants. Les Barbares, en le lui ramenant, lui livrèrent toutes leurs villes ; Alexandre les traita avec beaucoup de douceur et paya la rançon de son cheval à ceux qui l’avaient pris.

LXI. De l’Hyrcanie il alla dans la Parthienne : et, comme il y jouissait d’un grand loisir, il prit pour la première fois l’habillement des Barbares, soit qu’il crût que cette conformité aux lois et aux coutumes du pays serait le plus puissant moyen d’en apprivoiser les habitants, soit qu’il cherchât à sonder les Macédoniens sur l’usage de l’adoration qu’il voulait introduire parmi eux, en les accoutumant peu à peu à ce changement d’habit et aux manières des Barbares. Cependant il n’adopta pas tout le costume des Mèdes, qui lui parut trop étrange et trop barbare ; il ne prit ni le caleçon ni la robe traînante, ni la tiare,mais un habillement qui tenait le milieu entre celui des Perses et celui des Mèdes, et qui, moins fastueux que ce dernier, était plus majestueux que l’habit des Perses. Il ne s’en servit d’abord que lorsqu’il parlait aux Barbares, ou quand il était en particulier