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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/134

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POÉSIES DE BURNS.

Ou le Nord orageux envoie et pousse en avant
La neige et le grésil qui aveugle ;
Tandis que roulant brun, le ruisseau descend
Et mugit dans sa chute ;
Et que l’oiseau et la bète reposent dans leur gite,
Et y passent la morne journée.

II.

« Que le vent qui balaye tout, et le ciel ténébreux, [1] »
Le triste jour d’hiver,
Soient craints des autres ; moi, ils me sont plus chers
Que tout l’orgueil de Mai.
Le hurlement de la tempête flatte mon âme,
Il semble s’accorder avec mes chagrins ;
Les arbres sans fouilles plaisent à mon imagination,
Leur destinée ressemble à la mienne !

III.

Ô toi, Pouvoir Suprême, dont mes malheurs
Remplissent les vues puissantes,
Je m’appuie fermement sur ceci : ce doit être pour le mieux,
Puisque c’est ta volonté !
de ne te demande donc qu’unc chose (oh ! daigne exaucer
Cette seule requête que je te fais !)
Puisque tu me refuses de jouir,
Aide-moi à me résigner.

LE SAMEDI SOIR DANS LA CHAUMIÈRE,

DÉDIÉ À R. AIKEN, ESQ.

Que l’ambition ne tourne pas en ridicule leur utile travail,
Leurs plaisirs grossiers, et leur destinée obscure ;
Et que la grandeur n’écoute pas avec un souris dédaigneux
Les courtes mais simples annales du pauvre.
Gray.

Vous que je chéris, que j’honore et que je respecte, ô mon ami :
Ce n’est point un barde mercenaire qui vous fait son hommage ;
Avec un honnête orgusil, je méprise toute vue égoïste :
Ma plus chère récompeuse, c’est l’estime et la louange d’un ami.
Pour vous je chante en simples lais écossais,

  1. Docteur Young. (N. d. trad.)