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POÉSIES DE BURNS.


XVIII.

Alors chacun s’en retourne chez soi ;
Les petits paysans vont se reposer ;
Les deux époux rendent leur secret hommage,
Et adressent au ciel la fervente prière
Que Celui qui apaiss le nid bruyant du corbeau,
Et pare le beau lis d’un éclat fastueux,
Veuille, de la manière que sa sagesse juge la meilleure,
Pourvoir à leur existence et à celle de leurs petits enfants,
Mais surtout régner sur leurs cœurs par la grâce divine.

XIX.

La grandeur de la vieille Écosse prend sa source dans des scènes comme celles-ci,
Qui la font aimer au dedans et respecter au dehors :
Les princes et les lords ne sont que l’émanation des rois,
« Un honnête homme est l’œuvre la plus noble de Dieu ; »
Et certes, sur la route céleste de la belle vertu,
La chaumière laisse le palais bien loin derrière.
Qu’est-ce que la pompe d’un chétif lord ? un fardeau incommode,
Déguisant souvent la bassesse de l’espèce humaine,
Versée dans les arts de l’enfer, et raffinée en perversité.

XX.

Ô Ecosse| mon cher sol natal,
Pour qui mon vœu le plus fervent est adressé au ciel !
Puissent long-temps tes robustes enfants, adonnés aux travaux rustiques,
Jouir de la santé, de la paix et du doux contentement :
Puisse le ciel préserver leur simple vie
De la contagion du luxe, faible et vil !
Alors, quoique les couronnes et les fleurons soient brisés,
Une vertueuse populace peut s’élever cependant,
Et dresser un mur de feu autour de son île bien-aimée.

XXI.

Ô toi, qui versas le torrent patriotique
Qui coulait dans le cœur indompté de Wallace,
Lequet osa noblement tenir tête à l’orgueil tyrannique,
Ou noblement mourir, second rôle glorieux
(Tu es particulièrement le dieu du patriote,
Son ami, son inspirateur, son tuteur et sa récompense !),
Oh ! jamais, jamais n’abandonne le royaume d’Écosse ;
Mais que toujours les patriotes ou’les bardes patriotes
Se succèdent avec érlat pour son ornement et sa défense :