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POÉSIES DE BURNS.


Ta créature ici se tient devant toi,
Toute malheureuse et souffrante ;
Pourtant, certes, ces maux qui déchirent mon âme
Obéissent à ton ordre suprême.

Certes toi, Tout-Puissant, tu ne peux pas agir
Par cruauté ni courroux !
Oh ! exempte de larmes mes yeux fatigués,
Ou ferme-les fortement dans la mort !

Mais si je dois être affligé
Pour répondre à quelque sage dessein,
Alors fortifie mon âme de fermes résolutions,
Afin qu’elle souffre sans murmurer !

LES SIX PREMIERS VERSETS

DU QUATRE-VINGT-DIXIÈME PSAUME[1].

Ô toi, le premier, le plus grand ami
De toute la racc humaine !
Toi dont la forte droite a toujours été
Son appui et son refuge !

Avant que les montagnes levassent leurs têtes
Sous ta main créatrice,
Avant que ce pesant globe lui-même
Se dressât à ton commandement ;

Cette puissance qui forma et maintient
Ce système universel,
De toute éternité
Fut toujours la même.

Ces grandes périodes d’années
Qui nous semblent sj vastes
Ne sont pas plus devant tes yeux
Qu’hier, qui est passé.

Tu dis un mot : ta créature, l’homme,
Arrive à l’existence :
De nouveau tu dis : Vous, fils des hommes,
Rentrez dans le néant !

  1. 89e. (N. d. trad.)