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POÉSIES DE BURNS.


Oh ! une lueur de la gaieté d’Allan,
Ou de Fergusson, si hardi et si fin,
Où du brillant Lapraik, mon ami futur,
Si je puis l’obtenir !
Ce serait assez de science pour moi
Si j’y pouvais parvenir !

Maintenant, monsieur, si vous avez assez d’amis
(Quoique les vrais amis, je crois, soient rares,
Néanmoins, si votre catalogue est plein,
Je n’insisterai pas) ;
Mais si vous avez besoin d’un ami sincère —
Je suis sur votre liste.

Je ne veux pas me vanter ;
J’aime aussi peu à diro mes défauts ;
Mais mes amis et les personnes qui me veulent du bien
Me louent quelquefois ;
Quoique je doive avouer que beaucoup d’autres
Ne disent pas moins de mal de moi.

Il est un petit défaut qu’ils m’imputent parfois,
J’aime les filles — Dieu me pardonne !
Car elles me soutirent bien des sous
À la danse ou à la foire ;
Peut-être me donnent-elles quelque autre chose
Dont elles peuvent disposer.

Mais aux courses de Mauchline, ou à la foire de Mauchline,
Je serais fier de vous rencontrer ;
Nous donnerons pour un soir congé au souci
Si nous nous réunissons,
Et nous ferons un échange de rimaillerie
L’un avec l’autre.

Le gaillard qui tient une pinte, nous le ferons babiller,
Et nous le baptiserons avec de l’eau fumante ;
Puis nous nous asscoirons et boirons un bon coup
Pour nous égayer le cœur ;
Et, ma foi, nous aurons fait plus ample connaissance
Avont de nous séparer.

Arrière, ô vous, race égoïste et cupide,
Qui pensez que le savoir-vivre, le bon sens et la grûce,
Même l’amour et l’amitié, doivent céder la place
Au désir de gagner de l’argent !
Je n’aime pas à voir votre face
Ni à entendre votre conversation.