Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/164

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
114
POÉSIES DE BURNS.


Mais vous que charme le plaisir de la société,
Dont une chaude bienveillance inonde le cœur,
Qui conformez votre existence à cette règle :
« Aidez-vous les uns les autres, »
Venez à mon bowl, venez dans mes bras,
Mes amis, mes frères !

Mais, pour terminer cette longue épître,
Attendu que ma plume est uste jusqu’au trognon,
Deux lignes de vous me feraient p-ter,
Moi qui suis le plus fervent,
Tant que je pourrai chanter ou siffler,
De vos amis et serviteurs,

AU MÈME.

24 AVRIL 4786.

Tandis que les vaches qui viennent de vêler mugissent au poteau,
Et que les poneys fument à la charrue ou à la herse,
Je prends cette heure à l’entrée de la soirée
Pour me reconnaître le débiteur
Du vieux Lapraik, au cœur honnête,
Pour son aimable lettre.

Cruellement harassé, les jambes lasses,
À répandre le blé dans les sillons
Ou à distribuer à chacun des chevaux
Sa ration de dix heures,
Ma muse maladroite réclame, et me supplie
De ne point écrire.

Négligente et fatiguée, la coquine
Est molle pour le moins et tant soit peu paresseuse ;
Elle dit : « Vous savez, nous avons été si occupés,
Tout ce mois et plus,
Qu’en vérité ma tête est devenue en proie à des vertiges
Et assez malade. »

Ses mauvaises excuses me mettent hors de moi :
« N’avez-vous pas honte, » dis-je, « rosse fainéante ?
J’écrirai, et cela tout une grande feuille,
Cette nuit même ;
Ainsi ne déshonorez pas votre métier,
Mais rimez bien.