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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/186

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POÉSIES DE BURNS.


Convaincus de bien mériter les dons de sa munificence, ïfaim. !
Ils s’étonnent seulement que « certaines gens» ne meurent pas de
Le grave et sage héron mange ainsi commuodément sa grenouille ,
Et regarde le canard sauvage comme un misérable et vil chien.
Quand le désappointement rompt le fil de l’espérance,
Et qu’ils vont à tätons dans les téntbres de la nuit désastreusc,
Ds le supportent indolemnient avec une sourde patience,
Et en concluent simplement que à la fortune n’a soin que des fous. »
Ainsi, soumis au choc de la tempète,
Fort et lourd, se tient au poteaule bœuf stupide. [œuvrésdes Muses,)
Ce n’est point ainsi que sont les sectateurs cxtravagants et dés-Ce
n’est point ainsi que travaillent leurs cerveaux lunatiques ;
Jamais ils ne restent dans l’égalité d’àme :
Tour à tour au plus haut des cieux, ou sous la voûte de l’enfer.
Je te redoute, Destin implacable et sévère,
De toute la peur d’un poète, d’un époux ot d’un père !
Déjà un des retranchements de l’espérance est forcé ;
Glencairn, cœur vraiment noble, glt dans la poussière ;
Envolé, comme le soleil qui s’éclipse quand midi paraît,
}1 nous a laissés aveuglés par des torrents de larmes ;
Oh ! entends mon ardente, reconnaissante , égoïste prière :
Epargne ct favorise long-temps Fintra, mon autre sppui |
Couronne ses espérances et ses vœux à travers une longue rarrière,
Et que son soleil desrende éclatant dans des cieux sans nuages !
Puisse le bonheur domestique aplanir sa route privée,
Donner de l’énergie à sa vie, adoucir son dernier soupir,
En entourant de larmes filiales son lit de mort :
LAMENTATION SUR JAMES,

CONTE DE GLENCAIRN.

Un vent sourd soufflait des montagnes,
Par intervalles les rayons du soleil qui se retirait
Eclairaicnt les bois jaunissunts

Qui se bolançaient sur le cours sinueux du Lugar :
Sous un roc cscarpé, un barde

Chargé d’ans ct de peines nombreuses,
Avec de grandes lameutations pleurait son seigneur
Qu’avait emporté une mort toute précoce.
1 s’appuyait contre un vicux chène,

Dont le tronc se détruisait sous la main des ans :
Ses cheveux étaient blanchis par le temns,