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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/251

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POÉSIES DE BURNS.


LXII.
C’était la nuit du premier d’août,
Quand les sillons de blé sont beaux,
A la clarté sereine de la lune,
Que j’allai trouver Annie :
Le temps s’enfuit sans être remarqué,
Jusqu’à ce qu’entre tard et de bonne heure,
Sans se faire beaucoup prier, elle convint
De me voir au milieu de l’orge.
Le ciel était bleu, le vent était calme,
La lune brillait claire ;
Jo l’assis de très-bonne volonté,
Dans les sillons d’orge.
Je savais que son cœur était à moi :
Je l’aimais bien sincèrement,
Je lui donnai baiser sur baiser
Dans les sillons d’orge.
Je la serrai dans mes bras passionnés,
Son cœur battait étrangement ;
Bénie soit cette heureuse place
Dans les sillons d’orge !
Mais par la lune et les étoiles si brillantes
Qui brillaient si claires à cette heure,
Elle bénira toujours cette heureuse nuit
Dans les sillons d’orge !
J’ai été gai avec de chers camarades,
Je me suis diverti à boire ;
J’ai été joyeux en amassant de l’argent ;
J’ai été heureux en pensant :
Mas tous les plaisirs que j’ai jamais eus,
Quand on les triplerait largement,
Cette heureuse nuit les valait tous,
Dans les sillons d’orge.
CHŒUR.
Oh ! les sillons de ble, et les sillons d’orge,
Et les sillons de blé sont beaux :
Je n’oublierai jamais cette heureuse nuit
Dans les sillons avec Annie.