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POÉSIES DE BURNS.


CXLV.

CALÉDONIE.

11 y eut jadis un jour, mais le vicux Temps alors était jeune,
Où la brave Calédonie, le chef de sa race,
Naquit de quelqu’une de vos divinités du Nord
(Qui ne sait que la brave Calédonie est de sang divin ?) ;
De la Tweed aux Orcades était sun domaine,
Pour chassor, ou mener paitre, ou faire ce qu’ella vaudrait :
Ses célestes parents fxèrent là son royaume,
Et lui en garantirent la bonté sur leurs têtes divines.
Un agneau en paix, mais un lion en guerre,
L’héroïne devint l’orgueil de sa famille ;
Son grand-père, le vieil Odin, jura triomphant—
« Quiconque te provoquera, se repentira de la rencontre ! »
Elle s’amusait parfois à labourer ou à faire paître
Ses beaux troupeaux près de ses blés verts et bruissants ;
Mais les bais surtout étaiunt son endroit favori ;
Son amusement chéri, les limiers et le cor.
Elle régna long-temps tranquille, jusqu’à ce que se dirigeât de ce
Une volée d’aigles hardis venns des grèves de l’Adriatique ; (côté]
Plusieurs fois se succédant pendant longues années,
lis obscurcirent l’air, et pillérent la terre :
Leurs griffes semaient le meurtre, et leur cri la terreur,
Ils cnvahirent tout un monde et le dévastèrent en outre :
Elle se retira dans ses montagnes ct fit voler ses flèches,
Les audacicux envahisseurs s’enfuirent pu moururent,.
Ces féroces harpies prirent leur vol loin du nord,
Fléau des mers, effroi du rivage ; |
Le sanglier de la Srandinavie en sortit
Pour s’ébattre dans le carnage et se vautror dans le sang :
Sur les pays ot les royaumes leur fureur prévalut,
Nulle ruse ne pouvait les apaiser, nulle armo les repousser ;
Mais ils assaillirent en vain la brave Calédonie,
Comme Larss peut bien l’attester, et Loncartie le dire.
Le caméléon sauvage troubla son repos
De tumuites, de troubles, de rébellions et de querelles ;
Poussée à bout, à la fin elle se leva,
Et le dépouilla à la fois de ses espérances et de sa vie :
Le lion anglais, terreur de la France,
Mainte fois rôdant, ensanglanta le flot argenté de la Tweed ;