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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/327

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POÉSIES DE BURNS.


Verts soient vos bois, et belles vos fleurs !
Que vos eaux ne soient jamais fangeuses !
Que là l’été commence à déployer ses robes,
Et qu’il s’y attarde le plus long-temps !
Car là j’ai reçu le dernier adieu
De ma charmante montagnarde Mary.
Avec quel charme fleurissait le gai bouton vert,
Qu’elle était riche, la fleur de l’aubépine,
Lorsque sous leur ombrage odorant,
Je la serrai contre mon sein !
Les heures d’or, aux ailes d’onge,
Volaient sur moi et ma chéric ;
Car chère à moi, comme la lumière et la vice,
Etait ma charmante montagnarde Mary.
Après maint serment, ct étroit embrassement,
Notre séparation fut bien tendre,
Et, promettant de nous revoir souvent, .
Nous nous arrachämes l’un de l’autre ;
Mais Ô gelée précoce de la cruelle mort,
Qui à brûlé ma fleur si vite !
Maintenant vert est le gazon, ct froide est la terre
Qui enveloppe ma montagnarde Mary !
Oh ! pâles, päles sont maintenant ces lèvres de rose
Que j’ai souvent baist”s si passionnément !
Et fermé pour toujours cst le regard étincelant
Qui s’arrétait si bienveillant sur moi !
Et maintenant tombe en poussière silencieuse
Ce cœur qui m aimait si tendrement !
Mais toujours au fond de mon sein
Vivra ma montagnarde Mary !
CLXXYV.
LES BORDS DU DOON.
O collines et coteaux du beau Doon,
Comment pouvez-vous fleurir si frais et si charmants !
Comment pouvez-vous chanter, petits oiseaux,
Quand moi je suis si épuisée, si pleine de soucis !
Tu bristras mon cœur, oiscau gazouillant
Qui folâtres dans l’épine fleurie :

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