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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/333

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POÉSIES DE BURNS.

POÉSIES POSTHUMES

EXTRAITES DE LA CORRESPONDANCE DE L’AUTEUR.


A MARY DANS LE CIEL.
Etoile retardataire, au rayon affaibli,
Qui aimes à saluer l’aube matinale,
De nouveau tu annonces le jour
Où ma Mary fut arrachée de mon âme.
O Mary ! chère ombre disparuc !
Où est ta place de bienheureux repos ?
Vois-tu ton amant étendu sur la terre ?
Entends-tu les soupirs qui déchirent sa poitrine ?
Puis-je oublier cette heure sarréc ?
Puis-jo oublier le bois sanctitié
Où nous nous renconträmes près de l’Ayr sinucux,
Pour vivre une journée d’amour périssable ?
L’éternité n’effacera pas
Ces chers souvenirs des transports passés,
Ton image à notre dernier embrassement ;
Ah ! nous ne pensions guère quo c’était le dernier !
L’Ayr murmurant haisait les cailloux de sa rive,
Ombragé de bois sauvages, à l’épaisse verdure ;
Le bouleau odorant et la päle aubépine
S’entrelaçaient amoureusement autour de cette scène ravissante.
Les fleurs poussaient lascives pour être foulécs,
Les oiseaux chantaient l’amour sur chaque branche,
Jusqu’à ce que trap tôt le couchant en feu
Proclamit la fuite du jour ailé.
Toujours ces souvenirs veillent dans ma pensée,
Qui les couve tendrement avec un soin avare ;
Le temps ne fait que rendre leur impression plus profonde,
Comme les ruisseaux creusent plus profondément leur lit.