Aller au contenu

Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/373

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
323
POÉSIES DE BURNS.


Et j’ai pris mon couteau, ct je l’ai aisuisé
Comme un homme de leltres.
Voilà deux mois que jo suis votre débiteur
Pour votre belle lettre sans signature et sans date,
Me reprochant mes acerhes et mauvaises dispositions
Envers les hommes saints,
Tandis que du diable si vous êtes meilleur d’un iota,
Et si vous n’êtes pas plus profane.
Mais que les gens d’église sonnent leurs cloches,
Chantons nutre nobie personne :
Nous ne crierons à aucune fille des monts païens
De nous assister et de nous inspirer ;
Mais les cabaretières et les alambics de whiskey,
Voilà nos muses.
Je ne renonce pas, monsieur, à votre amitié ;
Et si vous y voyez quelque objection,
Alors, la main dans la main, quelque jour nous la nouerons,
Et prendrons un témoin ;
Et lorsque nous l’aurons humectée d’usquebaush,
Elle ne se rompra pas.
Mais si bête et gourmettes de bois se reposent
Jusqu’à ce que les vaches soient parties sans le berger,
Et que tout le grain soit dans la cour,
Et bien couvert de chaume,
J’ai l’intention de passer avec vous au coin du feu
Un soir d’hiver.
Alors l’eau de-vie inspiratrice de la muse
Nous rendra tous deux si gais et si spirituels,
Que vous oublierez que vous êtes vieux et infirme,
Et serez aussi cnjoué
Que si vous aviez neuf ans de moins que trente,
Vos doux vingt et un ans.
Mais les tas de gerbes sont culbutés par le vent,
Et voici le soleil qui paraît au couchant ;
11 faut que je coure avec les autres,
Et que je quitte man anche :
Je signe don : en toute hite,
Votre dévoué, Rob le bon vivant.