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Page:Poésies complètes de Robert Burns, 1843.djvu/61

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POÉSIES DE BURNS.

Que les places et les pensions s’enfoncent ou surnagent
          Avec ceux qui les accordent :
Si elles ne peuvent pas venir honnêtement,
          Il vaut bien mieux n’en point avoir.

Vous n’étiez pas lents à recueillir les votes ;
Maintenant surveillez d’aussi près votre aflaire ;
Ne vous grattez pas l’oreille, et ne vous agitez pas le dos,
          Et ne toussez pas, et n’hésitez pas ;
Mais levez le bras, et racontez la chose
          Devant eux tous.

Peignez l’Écosse pleurant sur son chardon ;
Son pot d’une pinte anglaise aussi vide qu’un gosier ;
Et les damnés employés de l’accise, tous empressés
          À saisir un alambic,
Et l’écrasant en triomphe comme une moule
          Ou un lépas.

Puis de l’autre côté représentez-la,
Un gredin de contrebandier droit derrière elle,
Et côte à côte un vigneron à large face,
          Se liguant ensemble,
Et volant sa poche, aussi nue que l’hiver,
          De tout son argent.

Est-il quelqu’un portant le nom d’Écossais
Qui ne sente le sang de son cœur se soulever bouillant,
À voir le pot de sa pauvre vieille mère
          Ainsi mis en pièces,
Et elle dépouillée de son dernier sou
          Par des gueux à pendre !

Hélas ! je ne suis qu’un être sans nom,
Foulé aux pieds dans la boue et hors de vue !
Mais si je pouvais me battre comme les Montgomery,
          Ou parler comme Boswell,
Il est des cols de chemises que je voudrais tirer proprement,
          Et des bas que je voudrais bien attacher.

Dieu bénisse Vos Honneurs ; pouvez-vous la voir
Pleurer, la bonne vieille joyeuse matrone,
Et ne pas vous mettre avec chaleur sur pied,
          Et les forcer de vous entendre,
Et leur dire avec le feu d’un patriote
          Que vous ne le souffrirez pas ?

Plusieurs de vous connaissent bien les lois,
Savent arrondir une période, et s’arrêter,
Et avec phrase sur phrase de rhétorique